L'histoire de l'akita inu

Nous pouvons aujourd’hui affirmer avec certitude que le berceau de l’Akita Inu se situe dans la région d’Akita et plus précisément dans la ville d’Odate. La morphologie de l’Akita Inu actuel ainsi que la position géographique de son développement révèle d’indéniables origines nordiques. Cependant, seules les suppositions demeurent quant à l’arrivée sur l’archipel de ses ancêtres canins.

L’Akita est un département situé au nord de l’archipel nippon, sur l’île d’Honshu (île principale), sur la côte occidentale. La région d’Akita est donc très proche de l’île nordique d’Hokkaidù et constitue un « pont » vers les régions nordiques de l’Asie comme la Sibérie. Elle est séparée du reste de l’île par un massif montagneux difficile d’accès durant les périodes hivernales des anciens temps.

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Entre – 10 000 et 300, les autochtones vivaient des activités de cueillette et de chasse. Mais plus qu’un moyen de subsistance, la chasse dans la région d’Akita s’institua comme un mode de vie. Cette activité faisait appel à des chiens domestiques de bonne constitution, qui étaient également un atout dans un milieu encore sauvage et peu sûr. À cette époque, le terme « Matagi Inu » désignait ces chiens employés pour cette activité de chasse. Malgré le développement de la culture du riz, la chasse resta une tradition importante. Les traditions orales puis les premiers récits spécifiques font état de cette tradition de chasse et de l’utilisation de ces chiens régionaux. Ils furent par la suite l’objet de cadeaux envers les hautes personnalités et devinrent les compagnons des samouraïs.

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Au VII ème siècle, il est probable que les chiens de la province d’Akita aient servis à des fins militaires. Cependant, c’est essentiellement à la période médiévale que les chiens s’adaptèrent à une société en pleine évolution.

Entre 1603 et 1867, beaucoup de révoltes troublèrent l’ordre public, ce qui modifia l’utilisation du Matagi Inu: il passa de chien de chasse à chien de garde. Ce changement de fonction fut à l’origine de changements morphologiques afin de le rendre plus imposant en favorisant les sujets de grande taille. À Odate, la tradition voulait toujours que l’on possède un chien, qu’il soit de chasse, de garde ou de combat. Le chien devint même un véritable emblème jusqu’à en faire un blason familial, des rivalités apparurent entre les grandes familles et des épreuves furent organisées entre leurs chiens menant souvent à des combats.

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C’est ainsi, que durant l’ère Meiji (1868 – 1912), il devint un véritable chien de combat. Sa nouvelle fonction s’ancra même dans les traditions locales de la province d’Akita. On organisait alors de véritables compétitions publiques ce qui amena une popularité importante à l’Akita Inu d’où une demande croissante et une intensification de leur élevage. Dans le but d’augmenter la férocité et la stature de ces chiens afin d’améliorer leur résultat au combat, on assista à de nombreux croisements notamment avec des Mastiffs puis probablement avec des Saint-Bernard. Au même moment, sur l’île Shikoku, on constata un développement du Tosa Inu, toujours avec le but d’organiser des combats qui devinrent progressivement populaires sur tout le territoire nippon.

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Finalement, dans la région d’Akita, par peur de débordements les combats de chiens furent interdits et une taxe fut instaurée auprès de tous les propriétaires de chiens suite à une épidémie de rage. Cependant, ces nouvelles lois ne s’appliquèrent pas aux départements voisins et au fil du temps on assista à un assouplissement des contrôles. Les combats clandestins reprirent peu à peu à Odate opposant alors Tosa et Akita, tous deux alors très populaires. Les propriétaires de chiens étaient conscients des atouts de ces deux races de chiens, ils les croisèrent afin d’améliorer leur performance au combat. C’est d’ailleurs ce type de croisement qui fut à l’origine du port de queue enroulée sur le dos que nous connaissons bien sur nos Akita Inu actuels. Cette nouvelle race issue de ce croisement devint très populaire à Odate et l’engouement pour celle-ci fut telle qu’il écarta les purs chiens japonnais de la ville aux environs de 1926 jusqu’à 1989.

En parallèle, le Dr Watase Shozaburo, professeur à l’université de Tokyo, débuta des travaux de recherches avec l’objectif de déterminer les origines des différentes races japonaises. Il publia de nombreux articles dans des magazines et des revues scientifiques. En 1914, deux Odate Inu furent présentés lors d’une exposition canine à Tokyo et remportèrent les médailles d’argent et de bronze sans pour autant avoir à prouver leur valeur au combat. Puis en 1922, Le Dr Watase tint même une conférence lors de l’assemblée annuelle de la société zoologique de Tokyo.

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À cette même époque, un collège de savants et d’intellectuels furent réunis afin d’éviter la disparition et de maintenir les traditions japonaises, les sites célèbres, les panoramas, la faune et la flore. De cette assemblée, naquît une loi et on chargea le Dr Watase de répertorier les animaux « purement japonais ». Sur cette liste, il fit figurer le Tosa et l’Akita. Tout cela l’amena à se rendre à Odate afin de ramener un individu représentatif de la race à qui l’on confirait le titre de « monument naturel ». Malheureusement, il repartit bredouille, car il ne trouva uniquement des chiens croisés. Cette visite fit cependant prendre conscience aux habitants de la préciosité de l’Akita ce qui les amena à tenter de restaurer la race.

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Entre 1927 et 1928, deux associations virent le jour pour promouvoir la race et la réhabiliter. Des aides ainsi que l’engouement national permirent à l’Akita de devenir le premier candidat au titre de « monument naturel ». En juillet 1931, ce titre lui fut enfin accordé et le nom d’Akita Inu définitivement retenu. Ce statut devait lui permettre d’éviter les croisements abusifs. Toutefois, les combats de chiens persistèrent et le travail de réhabilitation de la race se confronta à des difficultés. Les deux associations décidèrent donc d’envoyer dans les villages matagi des émissaires pour racheter puis reproduire les individus considérés comme les plus proches des chiens originels, car préservés des croisements.

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Dans les années 30, L’Akita Inu resta sur le devant de la scène notamment grâce à l’histoire du célèbre chien Hatchiko qui bouleversa tout le pays par sa fidélité.

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Toutefois, la guerre arriva et les conditions de vie devinrent de plus en plus difficiles, ce qui posa des problèmes pour nourrir l’ensemble des chiens en période de famine. De plus, leur fourrure était particulièrement prisée pour confectionner des vêtements pour les militaires partis au combat.

À la fin de la guerre, sous l’occupation et durant la période de reconstruction, la onzième exposition d’Akita Inu fut organisée par l’association Akiho en 1947 à Odate. Elle permit de recenser les chiens épargnés. Elle remporta d’ailleurs un grand succès surtout auprès des occupants américains qui achetèrent certains individus. Les années suivantes, l’exposition rassembla de plus en plus de chiens et ce type de manifestations se multiplièrent. Malheureusement, on retrouva du sang de chiens de combats dans la majorité des pedigrees et des chiots ne ressemblant pas à leurs parents naquirent en quantité. Le travail des éleveurs se concentra alors sur la production de chien avec des pedigrees fiables.

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De plus, l’anarchie régnant dans les années 1950, on différenciait alors trois types d’Akita bien distincts :

  • L’Akita de combat : issue de mélange de race,
  • L’Akita berger : apparut durant la seconde Guerre Mondiale, croisé à des fins militaires avec des bergers allemands,
  • L’Akita Matagi : le traditionnel dont le sang était conservé.

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Néanmoins, l’établissement tardif du standard fut à l’origine des distinctions entre les lignées japonaises et américaines.

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Le travail de rétablissement de la race rencontra plusieurs problèmes, notamment, la production en masse due à la popularité de la race ne se souciant parfois guère de purifier les lignées. Ce long travail continua jusqu’à la fin du XX ème siècle et fut aidé par le succès croissant des expositions.

À ce jour, après une réhabilitation difficile, l’Akita Inu bénéficie de sa renommée acquise tout au long de son histoire.

Source : L’Akita Inu, Édition De Vecchi

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